« Être passionné par son boulot, c’est la plus belle des choses », affirme le chef cuisinier Yves Mattagne. C’est que, passionné, il l’est. S’investissant avec cœur dans ses innombrables projets, il s’inspire de la jeunesse et reste optimiste, malgré la situation difficile que traverse son secteur actuellement.
Avec deux étoiles à son actif, Yves Mattagne est toujours en quête de nouvelles aventures. Après le Sea Grill, le chef s’apprête à ouvrir La Villa Lorraine – dès que les conditions le permettront – tout en jonglant avec l’Art Club, le concept Gaufres & Waffles lancé par son fils, et un tas d’autres projets. « Cela fait quarante ans que je cuisine. J’aurais pu croire que ma passion diminuerait avec le temps… Mais ce n’est pas du tout le cas. À 57 ans, je suis plus motivé que jamais ! J’ai toujours besoin de nouveaux challenges : accumuler les projets, j’adore ça. »
À l’écoute de la jeunesse
« En cuisine, mes équipes comptent beaucoup de jeunes », nous confie le chef. Une jeunesse qui constitue pour lui une importante source d’inspiration. « C’est du donnant-donnant : je leur apporte mon expérience du métier, ils m’apportent leur fraicheur, leurs idées. Ils m’ont par exemple conseillé de me créer un compte Instagram. Or je pense que pour se positionner dans le métier et informer le public de ce que l’on fait, c’est bien utile. »
Je pense que lorsque ce sera autorisé, les gens vont très vite revenir au restaurant. Mais dans quelles conditions ?
Côté clients aussi, les choses changent. « La clientèle n’est pas la même que lorsque j’ai commencé dans le métier. Aujourd’hui, gastronomie rime avec convivialité : les gens veulent de la découverte, ils veulent s’amuser, passer un bon moment. À La Villa Lorraine, on va se diriger vers ce genre de tendance, avec une cuisine techniquement pointue, mais dans une ambiance très conviviale. »
Face aux mesures sanitaires qui plombent son secteur, Yves Mattagne est attristé, mais optimiste. « Malheureusement les faillites seront inévitables. Je pense que lorsque ce sera autorisé, les gens vont très vite revenir au restaurant. Mais dans quelles conditions ? C’est un point d’interrogation, on ne sait pas où on va. Mais je suis confiant pour le métier, je reste optimiste. »