En cette année marquée par le coronavirus, le secteur associatif est d’autant plus ouvert à la générosité de chacun.
Texte : Olivier Clinckart
La période des fêtes de fin d’année est traditionnellement davantage propice à la solidarité. C’est le moment où les uns et les autres sont plus enclins à partager un peu de bonheur en famille et entre proches. Au sein du secteur associatif, décembre est donc un mois important pour l’organisation d’évènements susceptibles de récolter des dons.
Mais l’année 2020 n’est évidemment pas comme les autres, et cela se ressent au niveau des associations, comme l’explique Ludwig Forrest, conseiller en philanthropie à la Fondation Roi Baudouin : « Le Baromètre 2020 des associations, réalisé à l’initiative de la Fondation, démontre l’effet inévitable de la crise de la Covid-19.
En effet, au cours des douze derniers mois, 49 % des associations ont vu leur situation financière se dégrader, alors qu’elles n’étaient que 19 % en 2018. Et l’optimisme n’est guère de mise : 95 % estiment que la dégradation de leur situation financière est liée à la crise sanitaire actuelle et un tiers d’entre elles ne prévoit pas d’amélioration sensible pour 2021. »
Créativité
Néanmoins, malgré ce constat, Ludwig Forrest refuse de céder à la morosité : « Si ces difficultés financières sont indéniables, on constate qu’une réelle créativité s’est mise en place depuis le début de la crise pour permettre aux associations de poursuivre leur travail : digitalisation accrue, développement des visites virtuelles, augmentation des livraisons de colis…
Parallèlement, les subsides publics sont restés une source de financement stable et donc extrêmement importants, car les actions et ventes sur le terrain ont clairement diminué, par la force des choses. Dans cette optique, on ne peut que saluer la décision du gouvernement belge, en juin dernier, d’augmenter l’avantage fiscal des dons à 60 %, ce qui ne peut qu’encourager à la philanthropie. Cela constitue également une belle reconnaissance officielle de l’importance que revêtent ces gestes de solidarité. »
Au cours des douze derniers mois, 49 % des associations ont vu leur situation financière se dégrader, alors qu’elles n’étaient que 19 % en 2018.
D’un secteur à l’autre
Pour autant, selon le secteur concerné, certaines associations ont rencontré plus de difficultés que d’autres : « Certes, on a pu observer une plus grande solidarité de la part des donateurs en faveur du secteur social et sanitaire. Les hôpitaux et les associations de ce secteur ont lancé des appels aux dons qui ont été assez largement entendus. Cela a permis également de toucher un nouveau public qui n’avait pas forcément l’habitude de participer à des actions philanthropiques. Ceci dit, cette prise de conscience s’est exercée aussi sur d’autres secteurs qui en ont bien besoin, même si c’est encore dans une moindre mesure: la culture, la coopération au développement, l’environnement… »
A ce sujet, Ludwig Forrest tient à souligner la grande maturité du donateur belge : « Quel qu’il soit et quel que soit son engagement (financier, en temps, en connaissances…), il a compris que c’était plus que jamais le moment d’agir et de jouer ce rôle de solidarité complémentaire à l’action de l’état. »
Les entreprises aussi
L’élan de générosité s’exprime à tous les niveaux et dans tous les domaines. Les entreprises aussi, qu’elles soient actives en Belgique et/ou à l’international, sont nombreuses à s’associer à ce mouvement. « Depuis le début de la crise, de nombreuses organisations, PME et entreprises ont augmenté leur participation à l’effort collectif. En n’hésitant pas à faire appel à la générosité de leurs dirigeants, actionnaires et collaborateurs. Certaines ont mis en place des fonds spécifiques de solidarité, qui ont pour but d’agir contre les effets immédiats de la pandémie et de venir en aide aux publics les plus vulnérables face à la crise. »
« Chaque goutte d’eau contribue à remplir un océan, conclut Ludwig Forrest. D’où l’importance de continuer à encourager tout un chacun à oeuvrer pour l’intêrêt général, avec les moyens dont il dispose. »