Home » Vivre Sainement » « Je vois ma carrière comme un marathon, pas comme un sprint »
Vivre sainement

« Je vois ma carrière comme un marathon, pas comme un sprint »

Peut-on vivre sainement tout en étant sportif de haut niveau ? Compenser le stress de la performance par un mode de vie sain ? C’est le jeu d’équilibriste auquel Vincent Vanasch se prête avec succès. Rencontre inspirante avec le gardien de but des Red Lions, notre équipe nationale belge de hockey.

Comment allez-vous ?

Vincent Vanasch : « Je vais bien. La pression de la coupe de monde est retombée, je sors d’une période plus calme, c’est le moment de recharger les batteries. On ne peut pas être en pic de performance toute l’année ! J’en ai profité pour passer du temps avec mes enfants, ma famille. J’aime ces périodes-là aussi. »

Vivre sainement, ça veut dire quoi pour vous ?

V. V. : « Pour moi, vivre sainement peut se résumer par le classique ‘un esprit sain dans un corps sain’. Un environnement de vie sain est un environnement qui m’apaise. Vu ma profession qui me challenge à 200  %, où l’on veut toujours se surpasser et devenir une meilleure version de soi-même, il est très important de s’écouter. Aujourd’hui, on est sur-stimulé de toutes parts. Parfois il faut prendre le temps de nous recentrer, d’aligner le corps, l’âme et l’esprit. Pour un gardien de hockey, la confiance fait beaucoup, et elle est liée à cette vie saine. Mais ce n’est pas forcément inné ! Ce sont des habitudes de vie que j’ai acquises avec le temps. »

Comment préservez-vous votre santé mentale avec le stress qu’implique votre profession ?

V. V. : « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, avoir une carrière de sportif de haut niveau est un peu en opposition avec l’idée de vivre sainement. Parce qu’on pousse notre corps jusqu’à ses limites, on lui demande cent fois plus que ce qu’il devrait faire. J’essaye de compenser ces pics de stress par des périodes plus calmes. Je pratique un peu de yoga, de la méditation. Je vois ma carrière comme un marathon et pas comme un sprint. Du coup, j’essaye de me préserver, de prendre soin de moi au quotidien. »

L’alimentation est-elle une priorité dans votre métier ?

V. V. : « Oui, c’est même quelque chose que l’on travaille au niveau de l’équipe, pour maximiser nos performances et tenir sur le long terme. C’est un sujet qui nous tient à cœur. On a la chance d’être accompagnés par des diététiciens et des entraineurs spécialisés. On surveille ce qu’on mange avant, pendant et après les matchs. Parce que notre forme physique est un facteur majeur pour tenir jusqu’à la finale, et décrocher une médaille d’or. »

Avez-vous une routine alimentaire personnelle ?

V. V. : « Avant tout, j’essaye de garder une continuité dans ma routine alimentaire, que ce soit en période de performance ou pas. L’idée n’est pas juste de faire attention pendant un mois, et puis de tout relâcher. J’ai trouvé des habitudes avec lesquelles je me sens bien. C’est devenu un mode de vie pour moi.

J’essaye de choisir des produits sains, bio et locaux si possible, les moins transformés possible. Au plus naturel au mieux ! Quand on voit les chiffres de l’obésité au niveau mondial, et l’impact de notre alimentation sur certaines maladies, on se rappelle l’importance de ce ‘vivre sainement’. En fait, je pense que tout le monde a la capacité de changer la donne, de prendre soin de son alimentation. Et que même si l’on n’est pas fan de sport, juste marcher vingt minutes par jour peut déjà faire une différence en termes de bien-être. C’est vraiment important d’en prendre conscience. »

Quel est votre rapport aux excès (alcool, cigarette) ?

V. V. : « En tant que sportif professionnel, on a évidemment pas mal de restrictions à ce niveau-là. Après, comme pour tout le monde, tout est une question de modération ! De mon côté, je ne fume pas, mais je bois un verre de vin de temps en temps. Il y a des périodes dans l’année où c’est permis, avec mesure. On a aussi envie de servir d’exemples pour les jeunes générations. Parce qu’il est clair que dans les sports d’équipe, la tradition de la troisième mi-temps est très répandue, et les gens y boivent un peu trop. Je ne veux pas jouer au flic (rires), mais si je suis arrivé là où j’en suis, c’est parce qu’à un moment de ma vie, j’ai fait des choix. »

Quel serait votre message aux jeunes qui rêvent de devenir sportifs professionnels ?

V. V.  : «  J’aimerais leur dire que si on a un talent – que ce soit en sport, en musique ou dans n’importe quel domaine – il faut essayer de l’exploiter au maximum. En sport, la destination la plus visible, c’est peut-être la médaille d’or olympique, que j’ai eu la chance de gagner un jour dans ma vie. Mais personnellement, c’est le voyage qui a le plus compté pour moi. Tous les entrainements, avec les hauts, les bas, les rencontres formidables que j’ai faites grâce au sport, ont contribué à façonner la personne que je suis aujourd’hui. Il faut croire en ses rêves, et travailler pour les réaliser. La chance ne tombe pas du ciel ! Elle se crée. » 

Next article