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Opinion

« Les femmes ne sont pas encore les égales des hommes »

Isabella Lenarduzzi, fondatrice JUMP. crédit : Ralitza Soultanova

Les femmes sont plus nombreuses et plus qualifiées, mais elles sont plus pauvres et occupent une place subalterne dans l’économie. Pourquoi ? Entretien avec Isabella Lenarduzzi Fondatrice et directrice de JUMP.

Les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité. L’arrivée massive des femmes sur le marché du travail depuis les années 60, a été le principal facteur de croissance économique. Plus une entreprise a une direction mixte et plus elle est performante. Mais alors que se passe-t-il ?

Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres.

Les femmes sont en moyenne plus qualifiées que les hommes mais elles sont beaucoup plus pauvres qu’eux, en particulier dès qu’elles deviennent mères. Elles travaillent moins d’heures rémunérées mais elles dorment moins et ont moins de temps libre que les hommes. Elles passent en moyenne 17 heures de plus par semaine aux tâches domestiques. Elles sont deux fois plus nombreuses à avoir un emploi précaire.

94 % des femmes ont déjà été victimes de comportements sexistes sur leur lieu de travail

On compte moins de 5 % de femmes parmi les PDGs des grandes sociétés et moins de 15 % dans leur comité de direction. Elles ne représentent aussi qu’un tiers des indépendant.es. Tous ces chiffres sont valables pour l’UE (sources EIGE et CES) et la Belgique les reflètent parfaitement. Par ailleurs, nous sommes le seul pays à avoir un quota de genre dans le CA des sociétés cotées, qui… ne le respecte pas ! Une entreprise sur trois est en infraction et tout le monde s’en fout.

Continuer le combat

Nous avons une histoire de domination masculine multi millénaire que nous ne pouvons pas effacer rapidement et sans un engagement fort. Dans l’histoire de l’humanité, c’est la première fois que les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Mais ce n’est pas pour ça qu’elles sont déjà leurs égales !

Les résultats de notre enquête JUMPmontrent que 94 % des femmes ont déjà été victimes de comportements sexistes sur leur lieu de travail et 9 % y ont été agressées physiquement. En France, d’après « Great place to work », les comportements sexistes arrivent en tête (60 %) des freins à la carrière. De plus, le manque de culture inclusive a un impact direct sur la qualité de vie au travail et donc sur la performance de l’entreprise. L’égalité, c’est comme une voiture sur une pente ascendante. Si on ne garde pas le pied sur l’accélérateur, elle recule.

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