Home » News » « Depuis toujours, je roule aux rêves ! »
50+

« Depuis toujours, je roule aux rêves ! »

Hôtellerie, haute couture, gastronomie, architecture d’intérieur, chroniqueur… la vie de Gerald Watelet a déjà été émaillée de nombreuses passions et réussites. Ce cinquantenaire a toujours été guidé en permanence par ses rêves, l’art de vivre, l’amour du beau et le bonheur des autres. Rencontre…

Texte : Philippe Van Lil – Photos : Frédéric Raevens

Quel est le fil conducteur de votre vie professionnelle ?

« Je roule aux rêves ! Tous les métiers que j’exerce sont liés à l’art de vivre et à la volonté de créer du beau pour faire du bien aux gens. J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à m’occuper des gens. Même si le succès financier n’a pas toujours été au rendez-vous, j’estime avoir eu beaucoup de chance dans tout ce que j’ai entrepris. »

« La chance, ce sont les gens que l’on rencontre au bon moment mais c’est aussi une certaine audace. Tout ne se met pas sous votre nez comme ça ! Il faut parfois prendre des décisions un peu folles, dans la mesure où on n’en connaît pas l’issue. C’est aussi une question de caractère ; je suis quelqu’un de positif qui ne reste jamais sur un échec. »

À 50 ans passés, se surprend-on encore à avoir des rêves ?

« Ah oui ! Même si les rêves sont différents. Celui que j’ai pour finir ma vie est d’avoir quelques hectares avec des chèvres, un potager, des poules, dix chiens, douze chats… et dix chambres pour mes amis qui viendront passer du temps avec moi. Mais on n’en est pas encore là ! »

Vieillir demande de l’humilité, cela passe notamment par le fait de rester curieux et de passer du temps avec les jeunes.

« Pour l’heure, je me consacre énormément à la décoration, une passion que j’ai toujours eue et qui rassemble tout ce que j’aime en termes de beauté et de confort dans une maison. Chaque fois que j’imagine un abat-jour, que je trouve un objet original ou que je mets en scène des objets chez une personne, c’est aussi un petit bout de rêve. »

Comment cette passion pour la décoration se traduit-elle dans votre activité ?

«En avril dernier, avec Jean-François Régis, un ami antiquaire réputé dans le métier, j’ai ouvert un concept inédit à Bruxelles : une ‘boutique table d’hôtes’. D’un côté, on y trouve des objets anciens que Jean-François et moi-même chinons ça et là, ainsi que des objets contemporains que je crée, parfois inspirés de choses anciennes ; cela va des coussins aux lustres en passant par des rideaux ou des canapés. »

« De l’autre, une table accueille, une fois par semaine, 8 à 10 personnes pour lesquelles je cuisine un menu élaboré en concertation avec la personne qui invite. Cet endroit est un peu devenu ma deuxième maison ! »

Pour autant qu’il existe, c’est quoi le secret du bonheur après 50 ans ?

«Tout d’abord, il faut avoir une forme d’appétence pour le bonheur. Quel que soit leur âge, certaines personnes peuvent tout avoir et ne jamais être heureuses. Ensuite, je pense qu’en général, les gens réfléchissent trop. Il faut pouvoir se laisser aller, écouter ses instincts… sauf s’ils sont destructeurs bien entendu. »

« Puis, le bonheur est fait aussi de l’addition de moments furtifs où l’on se sent spécialement heureux ; ce n’est pas un état permanent. Enfin, tout dépend où chacun place sa notion du bonheur. Pour certains, c’est avoir de l’argent, pour d’autres c’est disposer de temps, être amoureux, être super chic, etc. Le bonheur est finalement quelque chose de très individuel ; chacun doit prendre conscience de ce qui l’emplit de sérénité, de ce qui lui fait du bien ou du mal. »

Il faut donc pouvoir « s’écouter »…

« Il faut effectivement écouter son propre rythme, ses sens et prendre soin de soi à la fois au niveau mental, physique, émotionnel, alimentaire, etc. Il n’y a pas de recette universelle pour vieillir. Et comme c’est une chose contre laquelle on ne peut rien faire, vieillir demande aussi de l’humilité. »

« Selon moi, cela passe notamment par le fait de rester curieux, éveillé et, entre autres, de passer du temps avec les jeunes. Le monde a tellement changé que ceux-ci ont une toute autre vision que nous ; les fréquenter et leur parler permet aussi de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. »

Next article