Passionné d’architecture et fin connaisseur du néoclassicisme napoléonien, Pierre-Jean Chalençon a transformé le Palais Vivienne en un véritable petit bijou. Rencontre avec ce grand amoureux de l’art.
Texte : Maria-Laetitia Mattern – Photos : Belga / Thomas Padilla
D’où vous vient votre passion pour Napoléon et pour le style néo-classique ?
« Cette passion est apparue lorsque j’étais très jeune, j’avais à peine sept ans. Mes parents m’ont offert une bande dessinée sur Napoléon et m’ont emmené au château de la Malmaison. J’ai immédiatement été séduit par cette résidence, par son architecture. »
« C’est ainsi que m’est venue ma fascination pour Napoléon : avant tout, par l’atmosphère, le style et l’architecture de ce lieu. J’aimais tout là-bas : le pourpre, l’or, toutes ces couleurs chaudes et chatoyantes, le mobilier à influence gréco-romaine. Bref : le style m’a fait aimer le personnage, pas l’inverse ! »
Vous avez alors commencé une collection sur Napoléon maintenant célèbre, puisqu’elle compte près de 3 000 pièces…
« Oui, c’est une vraie passion qui a nourri cette grande collection. Chez moi, c’est presque obsessionnel… Je n’ai pas forcément les moyens de m’offrir des pièces de collection très chères, donc tout est un troc permanent : pour acheter, je revends, c’est une sorte de jeu que j’exerce depuis toujours. L’argent ne m’intéresse pas, je suis avant tout un amoureux de l’art. »
Vous avez également acheté le majestueux Palais Vivienne, en 2015…
« En effet. Le Palais Vivienne – je l’ai intitulé comme cela en référence à la rue – est un ancien hôtel particulier de 550 m² dans le 2e arrondissement de Paris, que j’ai entièrement restauré. L’acquisition de ce bien était lourde à porter financièrement, donc j’essaye à présent d’en faire un lieu vivant en y accueillant des visites, réceptions, événements, spectacles, etc. »
Nous sommes revenus au mélange de tous les styles : on peut très bien avoir un tapis moderne avec une console en bois doré et, au mur, un tableau de style indien.
« J’ai restauré ce lieu dans les règles de l’art : à la feuille d’or, avec du parquet, du tissus de la Maison Prelle, etc. Je tenais à préserver le style néoclassique de cet établissement. On a Internet et tout le confort du 21e siècle mais, à l’œil nu, on se croirait à l’époque de Napoléon ! »
Est-ce que vous vivez dans le Palais ?
« Oui, j’y vis, mais de façon un peu chaotique. Je ne vis pas dans les parties nobles, j’ai ce que j’appelle ma ‘suite parentale’, qui est beaucoup plus simple et modeste. J’envisage d’ailleurs de déménager du Palais et de vivre dans un appartement plus petit et cosy, où je me sentirai plus chez moi. Ce qui ne m’empêchera pas de garder le Palais à côté ! Et puis, ça me fera un nouvel endroit à décorer. (rires) »
Décorer, c’est donc vraiment votre passion !
«Ah oui, j’adore ça ! Je suis un esthète, je trouve qu’il n’y a rien de tel que d’avoir de beaux objets… C’est un vrai plaisir pour moi, comme pour beaucoup de mes amis. Nous avons envie d’avoir du beau, de faire vibrer nos habitations avec de la décoration un peu exceptionnelle. C’est comme ça, j’ai le goût des matières nobles et des beaux objets et je dois l’assumer.»
Quelles sont les tendances actuelles en matière de déco ?
« Il y a quelques dizaines d’années, on faisait tout dans un style art-déco, art-nouveau, etc. Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes revenus au mélange de tous les styles. On peut très bien avoir un tapis moderne avec une console en bois doré et, au mur, un tableau de style indien. Tout est permis ! C’est l’ère de l’éclectisme et je trouve ça très sympa. »
Outre Napoléon, quelles sont vos influences ?
« J’aime bien dire que je suis un peu le fils caché de Gianni Versace. (rires) J’adore ce qu’il faisait, il m’a beaucoup influencé et inspiré. Ses créations mais aussi ses résidences, qui étaient plus sublimes les unes que les autres ! »