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« Le rôle de père a beaucoup évolué depuis mon enfance »

Ces dernières années, la notion de paternité a pris une toute autre allure. Adrien Devyver, animateur TV, écrivain et papa depuis trois ans, partage son expérience, ses réflexions et ses conseils.

Texte : Diane Theunissen – Photos : Kris van Exel

L’arrivée de votre enfant a-t-elle chamboulé votre vie ? 

Adrien Devyver, animateur

Adrien Devyver : « Personnellement, j’ai toujours eu cette fibre paternelle. J’ai été bercé dans un univers très familial : j’ai deux sœurs, et on passait beaucoup de temps avec nos cousins. Pour moi, devenir père était presque une vocation.

Tant en termes organisationnels qu’émotionnels, l’arrivée d’un enfant chamboule complètement tout le système neuronal d’un papa.

Quand c’est arrivé, ça a effectivement changé ma vie. Tant en termes organisationnels qu’émotionnels, l’arrivée d’un enfant chamboule complètement tout le système neuronal d’un papa. Il y a une nouvelle dimension qui se crée, un nouveau centre de l’attention qui n’existait pas au préalable, et toutes les priorités prennent un autre chemin. Mais je m’y étais préparé ; j’avais l’impression d’avoir instinctivement acquis plein de réflexes qui me permettaient de gérer cela au quotidien. »

Le 10/11, vous sortirez un livre sur la paternité. En quoi consiste cet ouvrage ?

A. D. : « En discutant avec d’autres papas et en me rappelant mon enfance, je me suis rendu compte que le rôle de père a beaucoup évolué, que ce soit au niveau affectif qu’organisationnel. Il y a encore trente ans, c’était très rare et presque risible pour un papa de venir chercher ses enfants à l’école. Il y a quelques années, c’est devenu une tendance, et aujourd’hui, c’est la norme. 

Les papas commencent à assumer leur nécessité affective auprès des enfants, ainsi que leurs responsabilités au sein du foyer.

Ça a été le point de départ de ma réflexion : le rôle de papa évolue, les papas commencent à assumer leur nécessité affective auprès des enfants, ainsi que leurs responsabilités au sein du foyer. On va récupérer nos enfants à l’école, on a un contact avec le corps enseignant, avec les autres parents, avec les autres enfants, etc. Dans ce livre, j’explique tout ce qui se passe dans mon cerveau et j’essaie de fournir des explications à mon ressenti via toute une série d’intervenants du corps médical : des pédiatres, des gynécologues, ou encore des neurologues. »

Comment définiriez-vous la paternité ?

A. D. : « Selon moi, la paternité ne doit pas être distinguée de la maternité, ou en tout cas de la relation maman-enfant. La paternité, c’est une relation ambivalente qui va être présente sur plein de terrains différents : sur le terrain affectif, éducationnel, pédagogique, et sociologique. C’est une relation avec une multitude de facettes, qu’il faut équilibrer au mieux.

Ce que j’aime beaucoup faire, c’est regarder et écouter mon enfant plutôt que prendre du temps à lui expliquer un tas de choses.

Évidemment, de par la grossesse et l’allaitement, la maman a plus de légitimité dans son rôle d’accompagnement de l’enfant, mais selon moi, le papa peut tout aussi bien s’investir sans ces deux aspects physico-dépendants ; il va simplement trouver des ressources différentes, ailleurs. »

Est-ce que le fait de devenir père a changé votre vision du monde ?

A. D. : « Évidemment ! À l’époque, les faits divers qui concernent les enfants ne m’affectaient pas autant que maintenant. Il y a ce principe très classique et connu de l’identification : maintenant, je m’identifie à chaque mauvaise nouvelle que je lis dans la presse, et je me dis que ça pourrait arriver à mon fils. Il y a aussi le souci du monde qu’on laisse à nos enfants : je me demande souvent si je ne suis pas dans le rouge pour certaines choses, et j’essaie d’identifier ce que je pourrais améliorer dans mon quotidien. 

Ceci dit, je pense que l’on peut encore inculquer de belles choses à nos enfants, comme l’intensité des relations sociales. J’essaie de stimuler cela au maximum. »

Quels conseils donneriez-vous aux futurs parents ?

A. D. : « Je pense qu’il est très important d’entendre et de respecter les besoins de la maman, et de bien établir une sorte de charte qui définit les rôles de chacun au sein du foyer. Ça permet d’éviter des malentendus, et parfois des frustrations. 

Sinon, ce que j’aime beaucoup faire, c’est regarder et écouter mon enfant plutôt que prendre du temps à lui expliquer un tas de choses. Je préfère écouter ce qu’il a à me raconter et en faire quelque chose d’intéressant pour nous deux. »

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