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De nouveaux droits pour les aidants proches

Les aidants proches rassemblent toutes les personnes qui apportent une aide, un soutien continu et régulier à un conjoint, un parent, un enfant ou toute autre personne de leur entourage de façon non rémunérée. On en compte quelque 800 000 en Belgique. Depuis ce 1er septembre, ils bénéficient de nouveaux droits.

Texte : Philippe Van Lil

Rôle primordial

Tout le monde peut un jour être confronté à la perte d’autonomie. Dans ce cas, le rôle d’un aidant proche est primordial pour réaliser tout ce que les professionnels de l’aide à domicile n’ont pas l’occasion de fournir comme services. Toutefois, pour les aidants proches, un tel rôle n’est pas sans conséquence en termes de temps consacré, d’énergie, voire d’accaparement mental et de santé. Comparés au reste de la population, les aidants proches recourent par exemple trois fois plus à des consultations avec des psychologues et 1,4 fois avec d’autres médecins et praticiens – généralistes, spécialistes, kinés, etc.

Attendus de longue date, les nouveaux droits reconnus aux aidants proches leur confèrent une véritable reconnaissance. Outre sa valeur symbolique, elle permet l’instauration d’un droit social et une meilleure prise en charge de la qualité de vie des personnes les plus vulnérables parmi les aidants proches. Les aidants proches sont majoritairement des femmes entre 55 et 64 ans actives professionnellement.

Congé thématique

Le droit essentiel ouvert depuis ce 1er septembre est un congé thématique accessible aux personnes liées par un contrat de travail. Il peut se matérialiser par un mois de congé à temps plein ou à mi-temps pendant deux mois. Une allocation compensatoire est attribuée durant cette interruption. Précision de taille : le congé thématique ne peut être demandé qu’une seule fois par personne aidée.

Le rôle d’aidant proche a des conséquences en termes d’accaparement mental et de santé, ils recourent trois fois plus à des consultations avec des psychologues.

Pour bénéficier de ce congé, il faut le solliciter auprès de l’employeur et de l’ONEM mais, avant toute chose, il faut bénéficier d’une la reconnaissance fédérale d’aidant proche avec droits sociaux. Cette dernière reconnaissance est liée à des critères stricts comme l’état de santé de la personne aidée – par exemple une personne handicapée – et une justification de 50 heures par mois de soutien à la personne aidée. La démarche est à effectuer auprès de votre mutualité.

Pendant son congé thématique, l’aidant proche a droit à une allocation variant de 851,59 à 1 400,01 euros bruts (travailleur isolé).

Tout n’est pas réglé

Si le congé thématique constitue une belle avancée, tout n’est pas réglé pour autant dans le soutien aux aidants proches. D’abord parce que ce congé n’est pas souvent adapté à la réalité : un seul mois de congé sur toute une carrière, c’est peu ! Ensuite car il serait judicieux de mettre en place un projet de soins spécifique pour les aidants proches, par exemple une visite de prévention annuelle chez le généraliste.

En outre, une sensibilisation des employeurs permettrait de mieux leur faire comprendre la situation des aidants proches. Pourraient s’ensuivre, entre autres, des aménagements du temps de travail et d’autres types d’adaptations.

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