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Climate Change

« J’ai déjà pu utiliser ma musique comme vecteur de sensibilisation »

Minimalisme, changement des mentalités, engouement de la jeunesse : Alice on the Roof, qui était à l’affiche du festival Make Noise for Climate le 24 mai dernier, nous raconte sa prise de conscience et sa vision de la green attitude.

Texte: Maria-Laetitia Mattern – Photos: Fabrice Hauwel

À quel point vous sentez-vous concernée par l’écologie ?

« Les débuts de ma carrière en tant qu’artiste ont marqué la fin de la vie chez mes parents : tout à coup, j’étais indépendante, je gagnais ma vie et donc je pouvais m’acheter ce que je voulais, manger ce que je voulais, etc. Pendant un temps, je n’ai pas fait très attention à ma consommation et à l’implication de mon mode de vie sur la planète. Mais j’ai eu ensuite plusieurs déclics qui m’ont progressivement sensibilisés à la cause et m’ont donné envie de changer mes habitudes. »

Quels ont été ces déclics ?

« Le premier déclic s’est fait quand j’ai vu le film Demain. Il m’a énormément touchée : pour la première fois, je voyais le sujet de l’écologie et de ses enjeux abordé de manière claire, didactique, en mettant en valeur des citoyens qui se retroussaient les manches pour trouver des solutions. J’ai eu une prise de conscience sur l’importance de s’y mettre chacun à son échelle. »

« Ensuite, les mouvements et les marches initiés par les jeunes en Belgique m’ont également interpellée, et j’ai participé à la marche à Bruxelles le 2 décembre dernier. C’était impressionnant, il y avait un réel engouement de la population et particulièrement des jeunes. Face à toutes les nouvelles très alarmantes qu’on entend sur le réchauffement climatique, la possibilité de se rassembler et d’essayer de changer les choses me semble très positive. »

Avant d’être chanteuse, je suis avant tout une citoyenne de 24 ans : si je peux participer au mouvement, je veux le faire.

« Je le vois autour de moi : les jeunes en parlent de plus en plus entre eux, je vais à des dîners avec mes copines où certaines me disent qu’elles se sont mises au zéro déchet, d’autres qu’elles vont faire leurs courses dans tel ou tel marché local ou magasin bio. Cet engouement et ce partage m’a donné envie de me conscientiser aussi et de changer moi-même certaines habitudes de mon quotidien ! »

Qu’avez-vous changé dans vos habitudes ?

« Je ne suis pas encore une spécialiste, mais j’ai surtout changé des petits gestes quotidiens : je n’achète plus de bouteille d’eau (j’ai adopté la gourde !), je consomme local (chez le maraicher près de chez moi) et puis globalement j’essaye aussi de consommer moins, d’adopter un état d’esprit plus minimaliste : l’idée est de posséder moins mais de chérir davantage ce qu’on a. »

« C’est un changement de mentalité, je pense qu’il faut qu’on essaye de se tourner plus vers des valeurs de solidarité que de l’argent. »

Vous sentez-vous engagée en tant qu’artiste ?

« Avant d’être chanteuse, je suis avant tout une citoyenne de 24 ans : si je peux participer au mouvement au même titre que mes copines, je veux le faire. Mais c’est vrai que j’ai déjà pu utiliser ma musique comme vecteur de sensibilisation, notamment au concert Make Noise for Climate, et c’est aussi très important pour moi. Si d’autres occasions se présentent, j’y participerai volontiers. »

« Aujourd’hui, toute cette jeune génération qui défend la cause du climat ringardise le fait de ne pas faire attention à l’écologie. Et c’est tant mieux ! »

Si vous pouviez voir des changements opérer dans notre société dans les années à venir, lesquels seraient-ils ?

« Je trouve qu’il devrait exister davantage de lois interdisant sur le marché les produits ayant un impact trop néfaste sur l’environnement. En tant que citoyen, on ne se rend pas toujours compte de l’effet désastreux de certains produits. »

« Bien sûr, face aux lobbies ce n’est pas facile mais je pense malgré tout qu’il faut que ça bouge également du côté des gouvernements et pas uniquement des citoyens. Ensuite, j’aimerais voir le vélo se développer davantage comme moyen de transport, que ce soit à Bruxelles ou ailleurs. J’habite à Mons et j’aimerais bien voir plus de pistes cyclables pousser dans ma ville ! »

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