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« Ostende est une véritable madeleine de Proust pour moi »

Installé à Paris depuis plus de 10 ans, Alex Vizorek n’en démord pas : il se sent toujours bel et bien belge. Entre son amour pour Ostende, sa découverte des jets de houblon et son soutien éternel au club d’Anderlecht, le comédien, humoriste et animateur nous raconte sa belgitude. 

Texte : Diane Theunissen

Alex Vizorek,
comédien et humoriste

Comment définiriez-vous la belgitude ?

Alex Vizorek : « C’est une équation dans laquelle il doit y avoir de l’absurde, de l’humour, du recul sur soi-même et un accent. Un truc qui fait que même si vous énoncez le théorème de la relativité, il y a quelque chose d’un peu décalé dans ce que vous allez dire. »

Je suis toujours content de voir arriver un artiste belge en France. Quand on se croise, on se jette un petit regard pour dire ‘toi-même tu sais’.

Nous avons plusieurs spécialités culinaires en Belgique. Quelle est votre spécialité belge préférée ?

A. V : « Il y a les choses un peu absolues que je suis toujours content de manger chez moi : les frites, les moules, les gaufres, la bière. Les maatjes aussi, qui sont profondément belges. Et j’ai découvert à 41 ans un truc que je ne connaissais pas, qui s’appelle les jets de houblon. Ça ressemble un peu à du soja mais c’est plus chic, il y en a seulement trois semaines par an. Ça se prépare à la flamande comme les asperges : avec un œuf au-dessus et une petite crème mousseline. C’est délicieux ! Ça coute une douille par contre, c’est une sorte de caviar belge. »

Quel est votre endroit préféré en Belgique ?

A. V : « Je vais répondre Ostende, qui est une petite Madeleine de Proust pour moi. Ma maman avait des magasins de chaussures qui s’appelaient Lautrec. Il y en avait deux à Bruxelles, et un à Ostende. Au-dessus de magasin, il y avait un appartement qui était vide et qui ne servait à rien si ce n’est que de temps en temps, l’été, on y allait avec ma grand-mère. Parfois, on y restait un mois. »

« J’ai donc grandi dans les rues d’Ostende, sur la plage d’Ostende, dans les Luna Parks d’Ostende à manger des croquettes crevettes, des crêpes et des poffertjes. C’est une ville que je trouve chouette et c’est la seule cité balnéaire belge qui est une ville à l’année. Vous pouvez aller à Ostende n’importe quand, il s’y passe toujours quelque chose ! »

Avez-vous une équipe de sport ou un groupe de musique belge fétiche ?

A. V : « Je suis supporter d’Anderlecht depuis des années. Pas plus tard que la semaine dernière, je suis retourné au stade avec des copains. C’était très joyeux. Quand j’étais étudiant j’étais abonné donc on y allait le weekend, j’en ai d’excellents souvenirs. Pour ce qui est des artistes, je suis hyper content de les voir arriver en France, on se regarde toujours en se disant ‘toi-même tu sais’. Ça va de Angèle qui a dépassé tout le monde d’un coup, à Noé Preszow que j’aime bien comme chanteur. J’aime beaucoup la chanson française. Il y a aussi la plus jeune Iliona, ce qu’elle fait vraiment très chouette. Je les attends tous en France ! »

Aujourd’hui, il y a des scènes ouvertes partout, et les jeunes peuvent jouer 4 ou 5 fois par semaine. Ils progressent très rapidement.

Que pensez-vous du stand-up belge ?

A. V : « On arrive à une génération – et ça me met un coup sur la cafetière – qui me dit : je vous regardais à la télé quand j’étais petit. Ça j’avoue, je ne l’avais pas prévu (rires). Ils sont super, ce sont des bosseurs, et je prends ma part de plaisir là-dedans car étant coactionnaire du Kings of Comedy Club, j’ai voulu aider à ce qu’il y ait beaucoup d’endroits pour jouer. »

« Quand j’ai commencé, il y avait une scène ouverte à Bruxelles qui se déroulait tous les mois, donc si vous vouliez jouer sans être connu et sans avoir vraiment de relations, il fallait attendre un mois. Aujourd’hui, il y a des scènes ouvertes partout, et les jeunes peuvent jouer 4 ou 5 fois par semaine. Fatalement ils progressent plus vite, ils bossent plus, et ils s’entendent entre eux donc ils font des équipes, ils vont à Paris pour quelques jours, etc. Je trouve ça super. Je les regarde comme un grand-frère attendri regarde son petit frère réussir. »

Quels sont vos projets pour 2022 ?

A. V : J’ai eu mon spectacle « Ad Vitam » au Théâtre de la Toison d’Or – qui fait partie des lieux que j’aime beaucoup (…) Il y a aussi des dates prévues au Théâtre des Galeries en mai 2023. Ça c’est pour la scène. Puis j’ai un film qui est sorti qui s’appelle « La Dernière Tentation des Belges » de Jan Bucquoy. Et il y a un deuxième film qui va sortir qui s’appelle « L’employée du Mois », qui est une comédie de Véronique Jadin. »

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