Créés par l’Union européenne en 1992, les labels « appellation d’origine protégée » (AOP) et « indication géographique protégée » (IGP) visent notamment à protéger les produits de terroir de toute usurpation de nom. Mais ils sont surtout la reconnaissance d’un savoir-faire, ce qui fait actuellement l’objet d’une campagne sur le thème « L’excellence européenne est un art ».
Au-delà d’une protection contre l’usurpation, les labels AOP et IGP valorisent les savoir-faire des producteurs. Ils garantissent ainsi au consommateur qu’il déguste des produits préparés selon la tradition consacrée. La campagne européenne en cours met entre autres à l’honneur pas moins de 11 produits belges.
AOP : appellation d’origine protégée
Le label AOP désigne un produit originaire d’une zone géographique définie ; cela peut aller d’un lieu précis à un pays tout entier. La qualité et les caractéristiques du produit alimentaire doivent être essentiellement, voire exclusivement, dues à cet environnement géographique spécifique. Il va sans dire celui-ci influe sur la qualité des matières premières. Ce n’est cependant pas tout : le label englobe aussi l’aspect humain d’une production basée sur des pratiques de tradition.
En Belgique, Anne-Françoise Somja, une productrice de fromage installée à Thimister, a décidé il y a un an et demi de lancer les démarches pour faire reconnaître son produit en tant que Fromage de Herve AOP. Elle en explique tout l’intérêt : « Si je n’étais pas passée par cette demande d’appellation, je ne n’aurais pas pu appeler mon produit ‘Fromage de Herve AOP’, même s’il en a toutes les caractéristiques reprises dans le cahier de charge. Via le Service public de Wallonie, auprès duquel j’avais introduit ma demande, nous sommes à présent contrôlés chaque année par un organisme certificateur indépendant, qui vérifie nos méthodes de production. »
Même si, pour elle, le plus important est que son fromage plaise aux clients, « obtenir le label est aussi une manière de préserver un savoir-faire. Les producteurs sont aujourd’hui très peu nombreux. »
IGP : indication géographique protégée
Le label IGP marque également l’ancrage territorial d’un produit, avec des modalités d’obtention et de contrôle aussi exigeantes que l’AOP. La différence, c’est qu’une seule des étapes de production, de transformation ou d’élaboration du produit doit avoir lieu dans l’aire géographique définie dans le cahier de charge. Cette zone ne doit pas non plus nécessairement correspondre à une entité administrative stricte. Dans le cas du Jambon d’Ardenne IGP par exemple, la zone concerne essentiellement la province de Luxembourg, mais elle englobe aussi certaines parties des provinces de Namur et de Liège.
Benjamin Lefebvre produit du Jambon d’Ardenne IGP, mais aussi d’autres spécialités labellisées comme le Saucisson d’Ardenne IGP ou encore le Collier d’Ardenne IGP. Pour lui aussi, « le label garantit non seulement au consommateur que le produit est fabriqué selon un savoir-faire ancestral, mais aussi qu’il est sain et naturel. Il doit répondre à des conditions physicochimiques strictes en termes de dessiccation et d’absence totale de colorants ou d’exhausteurs de goûts tels que le glutamate. »
Ayant repris l’affaire paternelle l’an dernier, il nous explique que son père avait déjà obtenu le label IGP quasiment à ses débuts, il y a 30 ans. « Pour obtenir l’autre label, l’AOP, il aurait fallu que les porcs soient nés et élevés ici dans la zone. Or, la production locale de porcs est insuffisante par rapport à la demande. Nous travaillons dès lors avec un élevage d’une ferme familiale située à une vingtaine de kilomètres à peine, mais ça ne permet pas d’entrer dans les conditions. Pour le reste, nous n’avons pas dû adapter notre méthode de travail aux conditions du cahier de charges. Nous utilisions déjà les pratiques traditionnelles. »
Pour en savoir plus, suivez la campagne sur aopigpdewallonie et AOP & IGP De Wallonie
Le contenu de cette campagne de promotion reflète uniquement la position de l’auteur et relève de sa seule responsabilité. La Commission européenne et l’Agence exécutive européenne pour la recherche (REA) déclinent toute responsabilité quant à toute utilisation qui pourrait être faite des informations qui y figurent.