Pour célébrer les 80 ans de la Libération, le site muséal Bastogne Barracks sortira le grand jeu du 13 au 15 décembre. Michel Jaupart, Directeur général du War Heritage Institute, nous présente le programme de ces commémorations.
Michel Jaupart
Directeur général du War Heritage Institute
Mi-décembre 1944. À la suite de l’offensive des forces nazies dans les Ardennes, les troupes alliées se retrouvent encerclées à Bastogne. Aux Allemands qui exigent sa reddition, le Général Anthony McAuliffe répond simplement par « Nuts ! », signifiant la détermination des Américains de lutter jusqu’au bout. Leur résistance permettra l’arrivée des blindés du Général Patton. « La bataille de Bastogne symbolise l’ensemble de la Seconde Guerre mondiale, notamment en raison du rôle de la mécanisation sur l’issue des combats », estime Michel Jaupart.
Lors des Nuts Days de la mi-décembre prochain, des visites guidées permettront de découvrir les collections permanentes, riches d’une centaine de matériels de combat en tous genres. Il sera même possible de monter à bord de véhicules militaires encore fonctionnels pour y faire un tour. Également au programme : la bourse Militaria, la présentation de reliques trouvées sur le champ de bataille, la présence d’un hôpital de campagne et de reconstituteurs en uniformes des deux camps.
La surprise de poids sera sans un exemplaire du redouté Königstiger, le char le plus lourd de l’armée allemande de l’époque. « En provenance du Musée des blindés de Saumur, ce véhicule mythique faisait partie du gros des blindés du Reich durant l’offensive des Ardennes. Il retrouvera ainsi ses adversaires historiques, dont le célèbre ‘First in Bastogne’, le premier tank allié à être entré dans la ville assiégée. »
Ce long week-end a aussi vocation de nous remémorer que la liberté a un coût. « Nous avons tendance à penser que nos valeurs sont universelles. C’est loin d’être le cas. Aujourd’hui encore, certaines puissances cherchent à étendre leur domination aux dépens des démocraties. Notre travail de mémoire consiste également à rappeler que nos parents et grands-parents ont dû défendre notre liberté au péril de leurs vies. »