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Art de Vivre

L’art ne se résume pas à un marché

Il y a près de 35 ans, Rodolphe Janssen fondait sa galerie d’art à Bruxelles. Depuis lors, il a organisé plus de 300 expositions d’art contemporain et participé aux plus grandes foires d’art internationales. Pour ce galeriste réputé, même si un marché de l’art est nécessaire, l’art doit cependant rester accessible à la vue de tous.

Comment envisagez-vous votre rôle de galeriste ?

Rodolphe Janssen : « Avec une vingtaine d’autres galeries présentes à Bruxelles, je participe au développement de l’art contemporain dans la ville. Nous sommes les seuls espaces privés et gratuits où le public peut découvrir des expositions de ce type. Contrairement aux institutions belges, qui sont souvent plus conservatrices, nous sommes aussi à l’avant-garde de ce qui se passe depuis 30 à 40 ans. De plus, notre accès est ouvert à tout public. »

Donc, pas besoin d’avoir le portefeuille bien garni pour pénétrer dans une galerie ?

R. J. : « Certainement pas ! A mes yeux, on parle trop de marché et d’argent quand on évoque les galeries d’art. Celles-ci ont avant tout une dimension culturelle essentielle sur la scène belge et internationale ; elles jouent un rôle clé dans la promotion des artistes d’art contemporain en les faisant connaître auprès du grand public. Notre métier ne se limite donc pas à la vente ; il englobe aussi l’organisation d’expositions et la défense des artistes sur le long terme. Évidemment, il est nécessaire de vendre pour permettre à nos artistes de continuer leur travail, mais nous avons aussi une mission importante de promotion de la culture, souvent oubliée ou mal comprise. »

Quels types de visiteurs attirez-vous ?

R. J. : « Nous attirons tous les publics, mais surtout des jeunes et des étudiants, qui n’ont d’ailleurs généralement pas les moyens d’acheter nos œuvres d’art. Mais il est vrai qu’encore trop de personnes hésitent à entrer dans une galerie. C’est pourquoi, dans ma galerie, je ne mets personne sous pression ; je préfère laisser les visiteurs explorer à leur guise, poser des questions et s’informer s’ils en ont envie ; ceux qui souhaitent en apprendre davantage ont même des catalogues, des listes et des textes que nous mettons à leur disposition. C’est d’ailleurs ce type de liberté qui contribue à l’essor des foires d’art, comme celle d’Art Brussels qui se tiendra du 24 au 27 avril à Brussels Expo. Le public pourra y entrer gratuitement et contempler de l’art via les 160 galeries présentes sans se sentir intimidé. »

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