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La médiation animale, une discipline entre soin, éducation et social

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Loin de l’image d’Épinal d’un simple contact entre un humain et un animal, la médiation animale est un domaine d’intervention très rigoureux. Son but ? Améliorer le bien-être de l’humain et de l’animal à travers une relation intentionnelle et structurée.

Les explications de Nathalie Benedict, Secrétaire de la Fédération des professionnel·les intervenant en médiation animale© (AMAT.Belgium®ASBL).

« La médiation animale est un secteur d’activités spécifique dans le domaine du soin – médical, psychologique, thérapeutique, relationnel -, de l’éducation – comme la présence de chiens dans les écoles – et du champ social – comme les chiens d’assistance pour les victimes auprès de la justice », explique Nathalie Benedict. « Elle implique la mise en place intentionnelle d’un dispositif d’exploration des relations humaines-animales à visée préventive, éducative ou thérapeutique. » En aucun cas, il ne s’agit d’un hobby ou d’une simple relation avec un animal de compagnie. « L’animal n’est ni un thérapeute, ni un outil, mais un partenaire à part entière dans un processus encadré », insiste-t-elle.

La médiation animale est un secteur d’activités spécifique dans le domaine du soin, de l’éducation et du champ social.

L’intentionnalité et la formation : deux piliers essentiels

L’intentionnalité est le maître mot : la simple présence de l’animal ne suffit pas. Corolaire de cette intentionnalité, une formation rigoureuse des professionnels est tout aussi nécessaire. « Ils doivent s’assurer du bien-être des animaux ; sensibles et émotionnels, ces derniers doivent pouvoir agir et réagir, advenir selon leurs besoins et envies. Il faut en outre être en mesure de se baser sur la demande du bénéficiaire humain, tout en sachant pourquoi on met tel humain en présence de tel animal. Ceci garantit le bien-être à la fois du bénéficiaire et de l’animal partenaire. »

Des exemples concrets illustrent la diversité de la médiation animale. « L’hippothérapie, la plus connue, utilise le cheval comme ‘porteur’, mais celui-ci est aussi porteur de toute sa symbolique pour un mieux-être physique, psychologique ou relationnel. Dans les maisons de repos, les chiens ou les nouveaux animaux de compagnie comme les lapins et les furets permettent de retravailler tout le sensoriel et la mémoire et de recréer toute une dynamique parmi les résidents. »

Le triptyque relationnel bénéficiaire – animal – praticien

Nathalie Benedict souligne aussi l’importance, en médiation animale, du « triptyque relationnel » fondamental entre bénéficiaire, animal et praticien. « Cette approche se reflète dans notre charte éthique, notre code de déontologie et notre référentiel de compétences professionnelles. Ces documents détaillent les devoirs envers les trois parties, notamment en termes de limites d’intervention et de respect de soi. »

Les compétences professionnelles sont réparties en quatre domaines : l’animal (éthologie, besoins fondamentaux, santé), le bénéficiaire (développement humain, handicaps, psychologies), l’intervenant (déontologie, éthique, compétences d’accompagnement) et les aspects administratifs et de gestion. Le code de déontologie, lui, énonce des principes généraux tels que le respect de la dignité, la responsabilité, la compétence et l’intégrité, avec une attention particulière aux règles relatives à la relation avec l’animal.

Appel à la vigilance : bien choisir son professionnel

Relevons qu’un travail de reconnaissance des formations en médiation animale est en cours, visant à être opérationnel pour la rentrée académique 2026-2027. « L’objectif est de permettre au public de trier les offres de formation et d’y voir plus clair, conduisant à terme à une labellisation des professionnels par notre fédération. »

À ce sujet, Nathalie Benedict lance un appel clair au grand public : « Renseignez-vous bien sur qui vous avez en face de vous. Assurez-vous que la personne a suivi des formations, qu’elle dispose de connaissances solides sur le bien-être animal. » Les risques de désastres relationnels, d’insécurité et de danger psychique ou physique sont en effet monnaie courante, tant parmi les bénéficiaires que parmi les animaux. 

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