Pour les personnes en maisons de repos, un peu d’exercice physique quotidien permet bien des bénéfices en termes d’autonomie et d’estime de soi. La stimulation cognitive est tout aussi précieuse.
Texte : Philippe Van Lil
Une vingtaine de minutes par jour de petits exercices physiques est souvent suffisante pour qu’un senior puisse garder une bonne condition physique, dont une santé cardiorespiratoire correcte. Des activités collectives ou individuelles sont parfois organisées en ce sens au sein des maisons de repos.
Comme le souligne Isabelle Saint-Guilain, Directrice des Exploitations Belgique chez Novadia/Emera (4 maisons de repos et de soins), « ces activités peuvent prendre diverses formes : séances de gym douce en chambre ou dans une salle, sous la supervision éventuelle d’un kiné… L’essentiel est de répondre aux besoins réels du senior, en fonction de son passé, de sa personnalité, de son état médical, de ses envies, etc. Un programme sur mesure peut alors lui être proposé. »
Du physique…
De telles activités ont entre autres pour effet de maintenir la force et la puissance musculaires nécessaires aux résidents pour effectuer seuls certaines tâches quotidiennes. « Par exemple, des exercices d’assouplissement du coude permettent à la personne de faire des mouvements d’avant en arrière et de continuer à se coiffer. Sans cette souplesse, la personne est handicapée et dépend de quelqu’un d’autre. »
Bien sûr, garder une certaine autonomie est aussi très souvent synonyme d’une meilleure estime de soi et d’un moral renforcé… Sans compter que tels exercices musclent différentes parties du corps et réduisent les risques de chutes, particulièrement fréquentes chez les personnes âgées. Isabelle Saint-Guilain précise que « la personne est aussi plus consciente de son corps. Elle réfléchit bien plus aux mouvements qu’elle effectue et est donc plus stable. »
Le but de ces activités est double : maintenir la force et la puissance musculaire pour effectuer les tâches du quotidien et entretenir le lien social.
… au cognitif
Des exercices cognitifs sont également proposés aux résidents. Dans bien des cas, cette stimulation aide à repousser les maladies dégénératives comme Alzheimer et Parkinson. « Au-delà de ça, le simple fait de pouvoir partager ses connaissances sur un sujet rompt l’isolement, permet de créer des liens amicaux et augmente aussi la confiance en soi. »
Ici aussi, toute une gamme d’activités est proposée. « Cela va des approches sensitives individuelles, procurées par celui que l’on surnomme ‘Sébastien, le magicien des mains’, au quizz en collectivité et au jeu de Scrabble en passant par des ateliers culinaires. Dans ce dernier cas, par exemple, cela stimule la mémoire : le résident doit se souvenir de sa recette du temps où il cuisinait lui-même. Ensuite, viennent les mémoires gustative et olfactive au moment où il déguste le plat », conclut notre interlocutrice. Autant de stimulations des sens qui favorisent le bien-être des seniors.