En Belgique, l’accès aux soins de santé est un droit fondamental. Mais par manque de temps ou de main d’œuvre, les services de soins aux ainés n’ont pas toujours les moyens d’exercer dans des conditions respectueuses. C’est ce dont souhaite s’éloigner une jeune entreprise bruxelloise à taille humaine en soutenant un cadre de soins à domicile bienveillant.
Il y a à peine un an et demi, Hilda Loneux décide de se lancer dans l’aventure du soin à domicile et fonde LFS Séniors. Après un début de carrière dans l’informatique, la directrice de LFS opère un changement de direction et opte pour une formation professionnalisante dans l’aide et le soin aux personnes âgées. « Cela avait beaucoup plus de sens à mes yeux. Et bien que ma formation m’ait été plus qu’utile, c’est véritablement au contact des ainés que j’ai compris quels étaient leurs besoins. »
Marie De Cannière, aide-soignante chez LFS Séniors, est du même avis. « J’ai travaillé jusqu’à mes 58 ans au sein d’une maison de repos, mais un changement de direction m’a poussée à changer de structure. À cet âge, il est beaucoup plus complexe de trouver un emploi, alors je me suis décidée à exercer en tant qu’aide-soignante indépendante. C’est l’expérience engrangée avec les personnes âgées au quotidien qui me permet d’être au plus proche de leurs besoins aujourd’hui. »
Se sentir bien dans son corps, sa tête et son chez soi
Chez LFS, l’aide proposée va du ménage au garde-malade, en passant par de la compagnie pour les personnes très isolées ou encore à un chauffeur pour assister le ou la personne âgée à faire ses courses. « Pour d’autres, c’est un soutien constant qui est requis. Certains séniors se trouvent dans des situations de grande dépendance, souligne Marie De Cannière. Elles ne peuvent pas compter sur le soutien de leur famille, mais elles ne désirent pas pour autant partir vivre en maison de repos. Et vu leur coût, elles n’en ont pas toujours les moyens financiers. Même si le home est devenu une option courante pour la fin de vie, le maintien à domicile a toute son importance pour le bien-être mental des séniors. »
Je prescris toujours une durée minimale de trois heures par intervention.
Hilda Loneux
L’aide-soignante a trouvé un cadre de travail bienveillant et familial au sein de LFS Séniors. Ses journées sont notamment rythmées par les soins et la compagnie qu’elle offre à Davide. Suite à des troubles neurologiques, le soixantenaire a perdu en autonomie, mais son kinésithérapeute a pris contact avec la petite structure pour trouver un projet d’aide et de soins procurés à domicile. « Certaines personnes âgées craignent qu’une aide à domicile empiète sur leur intimité, décrit Marie De Cannière, mais ce n’est évidemment pas le cas. Notre but est de leur permettre de conserver leurs rituels, tout en leur fournissant l’aide et les soins qui leur sont nécessaires. »
En matière de soins, la politique est d’ailleurs claire : contrairement à certains services d’aide à domicile pour qui le chronomètre est chaque jour enclenché, Hilda Loneux voulait à tout prix mettre un point d’honneur sur l’écoute et le temps long : « Je prescris toujours une durée minimale de trois heures par intervention. Cela permet à la fois au patient de s’habituer à la personne qui se déplace à domicile et qu’il va être amené à voir quotidiennement, mais aussi à l’aide-soignant de travailler dans le respect de l’ainé. » Si le duo permettait jusqu’à présent de répondre à la demande, la directrice de LFS Séniors explique qu’elle compte désormais sur la collaboration de quelques indépendants supplémentaires lors des périodes chargées.