Hypertypes chez les animaux : la souffrance derrière la beauté de race

La recherche de critères esthétiques toujours plus poussés chez les animaux de race amène à des croisements afin d’accentuer de façon excessive certains traits physiques. Guy Adant, président de la Croix Bleue de Belgique, dénonce ces « hypertypes ».

« Le phénomène est insidieux : pour répondre à une mode ou à un standard de race poussé à l’extrême, des éleveurs sélectionnent des animaux pour en accentuer des particularités physiques. Cette sélection mène à des croisements qui, à force, créent des malformations et des douleurs chroniques », s’insurge Guy Adant. 

Élevage extrême : la souffrance invisible derrière les traits parfaits 

L’exemple du teckel est frappant. Pour obtenir un corps toujours plus allongé, des éleveurs ont réussi à étirer sa colonne vertébrale de 5 à 8 centimètres supplémentaires. « Ce qu’ils n’ont pas réalisé, c’est que le système pulmonaire, lui, ne s’est pas développé en conséquence », précise le président. Résultat : ces chiens souffrent de graves problèmes respiratoires, au point de devoir parfois être euthanasiés vers 4 ou 5 ans pour abréger leurs souffrances. Malgré ces conséquences dramatiques, la pratique perdure, protégée par des éleveurs influents. « Ils disposent de bons lobbys représentés dans les conseils du bien-être animal », déplore notre interlocuteur. «  Ils parviennent à camoufler ces dérives sous un vernis de ‘bien-être animal’, alors même que la santé des bêtes est sacrifiée sur l’autel de l’esthétique. Attiré par des images de spécimens ‘parfaits’, le grand public n’a souvent pas conscience de la souffrance cachée derrière ces traits exacerbés.  » Pour la Croix Bleue, il est urgent de dénoncer ces pratiques, images à l’appui, afin d’informer les futurs adoptants, mais aussi les refuges et les éleveurs eux-mêmes, des conséquences de l’hypertype.