« À cinquante ans, une nouvelle vie commence » affirme Sophie Davant. Active et accomplie, omniprésente sur le petit écran et mère de deux enfants, on ne la présente plus. Rencontre inspirante avec une femme pour laquelle vieillir rime avec s’épanouir.
Texte : Maria-Laetitia Mattern – photo : Christophe Aubert
Pour vous, que signifie être une femme de la cinquantaine d’années aujourd’hui ?
S, le magazine de Sophie Davant, a pour vocation de porter un message décomplexé et ouvert aux femmes de 45 ans et plus.
Sophie Davant : « La cinquantaine, c’est un temps de vie où l’on retrouve une certaine forme de liberté. Les enfants ont pris leur envol, on a davantage de temps à dédier à nos envies, à nos projets. Je me consacre à de nouvelles émissions, je suis plus présente sur le front professionnel. En vérité, je ne crois pas m’être déjà sentie aussi bien dans ma peau et dans ma tête qu’en ce moment ! »
En quoi avez-vous le sentiment d’être différente aujourd’hui qu’à 20 ou à 30 ans ?
S.D. : « J’ai toujours beaucoup douté dans ma vie. Plus jeune, j’avais un manque de confiance en moi, je courais après une certaine reconnaissance. Et puis les années passent et on se connaît mieux, on a travaillé sur soi, on connaît mieux son corps. Aujourd’hui, je suis allée au bout de certains démons et je me sens plus sereine, plus apaisée et plus libre. Ce qui me permet d’être plus ouverte aux projets et aux expériences. »
« Je ne m’interdis rien et je pense que c’est l’apanage de l’âge et de l’expérience ! Sans compter que la longévité d’une carrière est une vraie valeur ajoutée… Il y a une certaine fierté à regarder en arrière et à voir ce que l’on a accompli.»
Quelle est votre envie avec votre magazine « S », dont le premier numéro est paru en novembre dernier ?
S.D. : « Ce magazine a pour vocation de porter un message décomplexé et ouvert, qui prouve aux femmes de ma génération (45+) que tout est possible, tout en leur donnant les clés pour s’épanouir. On essaye aussi de s’attaquer à tout un tas de tabou, comme la ménopause, le fait d’être bien dans son corps, bien dans sa tête… De leur montrer qu’il existe une manière de bien vivre son vieillissement. »
Je suis plutôt épicurienne de nature, j’aime bien me faire plaisir… Tout en ne faisant pas trop d’excès !
«Ce projet me permet de devenir en quelques sortes le porte-drapeau de cette génération et d’incarner cette femme de la cinquantaine active, j’espère encore séduisante, et heureuse de vivre ! »
Quels défis rencontre une femme de 57 ans dans les médias ?
S.D. : « On en demande plus aux femmes. À l’antenne, on leur pardonne moins les effets du vieillissement – on a tendance à tolérer davantage les cheveux blancs ou les rides chez un homme. C’est particulièrement le cas dans le milieu de l’animation et du divertissement. Il y a donc un vrai défi à ce niveau-là, même si à titre personnel, je n’ai pas vraiment à me plaindre. »
Quels sont vos trucs pour garder la forme et la santé ?
S.D. : « Mon métier implique tout de même une certaine hygiène de vie, je suis attentive à mon bien-être physique et mental. J’ai besoin d’aller dans la nature régulièrement pour vider mon disque dur, je marche beaucoup, je nage aussi, et je fais de l’exercice. D’un point de vue alimentaire, je ne suis pas de régime particulier. »
Je considère que bien vieillir, c’est rester actif et curieux.
« Je suis plutôt épicurienne de nature, j’aime bien me faire plaisir… Tout en ne faisant pas trop d’excès ! Un autre avantage de l’âge, c’est qu’on connaît ses points forts, on sait mieux s’habiller, se maquiller et masquer ses défauts. »
Côté culture, quels sont vos coups de cœur ?
S.D. : « Je considère que bien vieillir, c’est rester actif et curieux. À titre personnel, j’ai donc besoin de me nourrir intellectuellement : je regarde beaucoup de films, de séries, je lis beaucoup – aussi bien des romans que des biographies, des ouvrages plus philosophiques et spirituels, … Je viens terminer le livre de Camille Kouchner sur l’inceste et je suis en train de lire ‘La beauté du ciel’, de Sarah Biasini, fille de Romy Schneider.»
Quel message souhaitez-vous adresser aux personnes de 50 ans et plus ?
S.D. : « Que la vie n’est pas terminée, qu’elle peut commencer d’une autre manière ! Qu’il faut rester curieux et actif, pour se sentir vivant. Il y a tant de choses à faire, qu’on ne s’est peut-être pas permises jusque-là. Des voyages, des lectures, des projets : occuper son temps différemment pour explorer pleinement cette belle période de la vie. »